Jacques Attali.

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Premier arrêt après la mort est votre premier thriller. Pourquoi avoir choisi ce genre littéraire ?

J’ai essayé de nombreux genres littéraires et j’avais envie de tenter celui-là d’abord parce que j’adore les romans policiers. C’est un exercice formidable car il s’agit de captiver le lecteur, de faire en sorte qu’il ait envie de tourner la page et de ne pas poser le livre. Le roman policier permet ensuite de raconter des choses qu’on n’oserait dire dans un essai par exemple, car elles ne seraient pas crédibles.

L’intrigue se situe en 2018, dans un monde à l’aube d’une troisième guerre mondiale, une Europe piégée par des attentats terroristes, une France sous tension suite à plusieurs mystérieux cadavres retrouvés aux quatre coins de l’hexagone. Vous évoquez l’existence d’un cabinet noir à l’Elysée. Pensiez-vous être aussi proche de l’actualité ?

Non, je n’imaginais pas en l’écrivant que tout cela serait déjà vrai. Je pense que le propre d’un écrivain c’est de devancer le réel. Au plus haut sommet de l’Etat, il y a toujours un pouvoir secret qui est nécessaire, parce que les ennemis le sont et donc le pouvoir doit l’être. Il y a toujours eu, dans l’intérêt de la République et sous le contrôle des institutions républicaines, c’est l’enjeu de ce roman, l’objectif de faire en sorte que les ennemis même secrets, ne soient pas laissés sans réponse. La limite c’est d’être certain que le coupable sera puni.

L’un des personnages principaux n’est autre que le conseiller du Président. On ne peut s’empêcher de faire le lien avec François Mitterrand, dont la collaboration a duré 10 ans. Y a-t-il des éléments autobiographiques dans votre roman ?

Tout auteur se sert de ce qu’il sait, de ce qu’il a v.cu. Flaubert disait : » Madame Bovary c’est moi « . C’es tvrai, je suis présent dans tous les personnages de mon roman.

Vous êtes écrivain, économiste, chef d’orchestre. Vous avez confié dans une interview que vous rêviez enfant de devenir chirurgien. Pourquoi n’avoir jamais choisi d’être élu en politique ?

J’étais en situation de pouvoir l’être mais j’ai toujours pensé que je préfèrais ne pas me contenter d’une seule vie. Or, un parlementaire ou un homme politique n’en a qu’une seule. Et d’autre part, le fait d’être élu, qu’on le veuille ou non, discrédite le reste de l’action, en particulier celle de l’écriture. J’ai donc fait ce choix pour garder ma crédibilité d’écrivain.

On assiste, pendant cette campagne des élections présidentielles, à une fracture du Parti Socialiste et des Républicains. Est-ce la fin des partis politiques en France?

Comme on le constate partout en Europe, nous n’assistons pas à la fin  des partis mais à une recomposition. Ils seront remplacés par d’autres. La France a besoin d’une droite, d’une gauche et d’un centre, peu importe le nom qu’ils portent.

Comment qualifieriez-vous cette campagne pour les élections ?

J’aurais préféré qu’elle mette l’accent sur les programmes et qu’elle ne traite pas des affaires.

Depuis combien de temps habitez-vous à Neuilly ?

J’habite Neuilly depuis trente ans dans une maison qui m’a séduit et m’a donné envie d’y vivre. C’est elle qui m’a attiré à Neuilly, pas la ville en elle-même. Mais je pense que sa qualité de vie m’a fait rester. La ville s’améliore beaucoup aujourd’hui, elle devient plus vivante. Les jeunes ont davantage leur place.

Quelles sont vos bonnes adresses, vos lieux de prédilection ?

J’aime beaucoup d’endroits. J’apprécie particulièrement d’aller dans des restaurants comme Foc Ly et Chez Thaï. J’aime les marchands de fruits et légumes, le marché sur la place le dimanche, les boutiques de la rue de Chartres et le Bois de Boulogne bien sûr.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

J’écris un livre sur l’histoire de la mer qui sortira en septembre, une pièce de théâtre et je consacre une grand partie de mon temps à la Fondation Positive Planet.

Vous êtes effectivement le président de la Fondation Positive Planet, qui vient en aide aux personnes défavorisées en facilitant l’accès à l’entrepreneuriat. Que manque-t-il aujourd’hui en France aux jeunes pour réussir ?

Ce n’est pas une question d’argent, il y en a. Il leur manque qu’on leur fasse confiance. Et c’est justement ce que Positive Planet leur accorde. Les équipes leur apprennent à créer une entreprise. Ils les aident à faire accoucher leur projet, ce que j’appelle devenir soi, en refusant les normes et les routines.

Que devrait concrètement mettre en place le prochain Président de la République pour aider ces jeunes ?

ll faut bien sûr commencer par l’éducation, dès l’école maternelle, pour prendre le problème à la source. Puis, mettre en place une formation professionnelle pour les chômeurs. Ce sont à mon avis les deux piliers fondamentaux.

« Premier arrêt après la mort », PARU AUX ÉDITIONS FAYARD EN MARS 2017      Presentation :  Alors que le monde vacille et laisse croire qu’une troisième guerre mondiale menace les populations, l’Europe est victime de multiples attentats terroristes au sein d’une France étonnamment épargnée. Dans ce chaos, un fait divers intrigue : un cadavre est retrouvé attaché à un arrêt de bus. Les meurtres s’enchaînent dans plusieurs villes de France avec toujours le même mode opératoire. L’affaire est alors confiée à une jeune et brillante commissaire, qui va tenter de déjouer la menace imminente que promet un mystérieux dénonciateur. Un thriller vif et haletant d’une course poursuite contre la montre, dans une intrigue passionnante au coeur du pouvoir. Ou quand le roman policier plonge le lecteur dans une désarmante impression de réalité.