Noël au son de Schütz et Schein.

L’Église Saint-Jean-Baptiste accueillera dimanche 3 décembre à 16h la compagnie La Tempête pour un grand concert Larmes de Résurrection d’après les œuvres L’Histoire de la Résurrection d’Henrich Schütz et Les Fontaines d’Israël de Johann Hermann Schein. Simon-Pierre Bestion, directeur de la compagnie, lève le voile sur ce programme.

Simon-Pierre Bestion

Pourquoi avez-vous appelé votre compagnie vocale et instrumentale La Tempête ?

Ce mot m’évoque beaucoup d’images, celles des éléments naturels, la manière dont ils s’agitent quand une tempête s’abat, les sons et les mouvements que cela produit : une chorégraphie et une musique effervescentes. Il y a également quelque chose de bouleversant, de soudain, duquel on ne sort jamais indemne. Enfin, ce nom fait référence à notre premier projet : un spectacle inspiré de The Tempest de William Shakespeare.

 Quelle est la particularité de la compagnie ?

Notre particularité est d’aborder le concert sous forme de spectacle. Nous menons une réflexion permanente sur la manière dont nous entendons nous approprier l’œuvre et la partager. Notre orientons notre « patte » sonore vers des teintes très chaudes, très incarnées. J’aime bousculer les artistes afin qu’ils me donnent quelque chose qui vient vraiment du fond d’eux-mêmes. Nous abordons divers répertoires, souvent avec des instruments d’époque. Nous travaillons énormément sur l’appropriation de chaque espace de concert et nous jouons par cœur quand cela est possible. Je cherche toujours les moyens qui vont me permettre de me rapprocher du spectateur.

Comment avez-vous conçu le concert que vous présentez à l’Église Saint-Jean-Baptiste ?

J’avais particulièrement envie de faire ressurgir ce qui, selon moi, constitue l’essence cachée de ces deux grandes œuvres. Schütz et Schein étaient tous deux profondément luthériens, d’où peut-être une certaine austérité qui ressort des interprétations habituelles. L’instabilité et les guerres de l’époque réduisaient par ailleurs les moyens disponibles pour les artistes. Ces œuvres ont été composées pour des effectifs assez réduits. J’ai étoffé les effectifs pour faire ressurgir toute la passion enfouie dans ces deux pièces et proposé la rencontre d’un chanteur byzantin, dans le rôle du récitant, avec cette musique.

Ce programme fait l’objet d’un CD que vous avez enregistré début septembre à la Chapelle Royale de Versailles. Quel souvenir en gardez-vous ?

Un souvenir incroyable ! Une énergie très particulière traverse ces lieux. C’est avec beaucoup de bonheur et d’humilité que nous avons pu nous y exprimer durant plusieurs jours. Nous avons hâte d’y retourner le printemps prochain.