N.J.I. : Avez-vous toujours été attirée par la peinture ?
Nine. Depuis toute petite, je suis fascinée par les couleurs. Et je me suis toujours exprimée à travers le dessin et la peinture. Plus tard, j’ai décidé de faire de cette passion mon métier sachant que ce n’est pas forcément évident de vivre de sa peinture. De nombreuses personnes autour de moi étaient enthousiastes. Elles m’ont encouragée à poursuivre dans cette voie. Je les ai écoutées et je ne le regrette pas.
Vous avez pourtant suivi des cours de comédie…
À mon retour de l’île de Saint-Martin, j’ai pris pendant trois ans des cours de théâtre au cours Florent. J’étais très timide à l’époque. Cela m’a permis de me désinhiber, de ne pas avoir peur du ridicule et d’apprendre à me connaître. Mais le métier de comédienne n’était pas fait pour moi. Le milieu est tellement dur. Avec la peinture, on donne beaucoup de soi, mais on n’attend rien en retour. Si une personne aime votre travail, on est bien sûr ravi. Et si elle ne l’apprécie pas, ce n’est pas grave.
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à Neuilly ?
Quand je suis rentrée des Caraïbes, je suis venue habiter à Neuilly. Je n’ai pas cherché ailleurs. J’avais besoin d’un endroit authentique avec de la verdure et d’une vraie vie de quartier. Je suis à Neuilly depuis 17 ans. Je m’y sens bien. Tout le monde se connaît et se dit bonjour dans le quartier. C’est une ville où il y a aussi pas mal d’artistes. C’est réconfortant.
Comment travaillez-vous la peinture ?
Je peins à plat et je prends plusieurs tubes d’acrylique pour donner du relief. L’acrylique sèche vite. Cela me permet de superposer des couches de peinture. J’aime que les gens puissent toucher mes tableaux. J’ai voulu casser cette barrière où un tableau est uniquement accessible visuellement. Je souhaite que les spectateurs puissent le ressentir et éprouver des émotions par le toucher.
Aimez-vous réaliser des grands formats ?
Quand j’ai commencé la peinture, je travaillais sur des petits formats car je craignais de ne pas remplir un tableau plus grand. Petit à petit, les choses se sont faites naturellement. On passe d’un petit format à un moyen puis à un grand. C’est un challenge. Et quand il est réussi, cela donne envie de continuer.
Avez-vous du mal à vous séparer de vos œuvres ?
Au début, oui. Il fallait absolument que mes peintures partent dans “une bonne famille”. Je n’aurais pas pu vendre un tableau à quelqu’un qui ne m’était pas sympathique. C’était ma crainte. Aujourd’hui, je suis très contente que mes tableaux voyagent. Certains sont installés à Miami, à Montréal, en Inde et aux Pays-Bas.