Esprit de groupe.

Spectacle. Le Théâtre des Sablons accueille pour trois représentations, les 20, 21 et 22 septembre, la troupe de la Comédie-Française dans Vania, d’après Oncle Vania de Tchekhov. Julie Deliquet, la metteuse en scène, revient sur la genèse de ce spectacle.

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Pourquoi avez-vous accepté de travailler avec la Comédie-Française ?

Au départ, j’étais réticente. J’avais, en effet, l’habitude d’avoir la même équipe, le collectif In Vitro et je trouvais un peu antinaturel de collaborer avec des acteurs que je ne connaissais pas. Puis, Eric Ruf, l’administrateur de la Comédie-Française, est revenu vers moi. Et finalement, j’ai accepté sa proposition pour me confronter à une autre histoire théâtrale. J’avais aussi besoin de revenir au texte car je pratiquais depuis plusieurs années l’écriture de plateau.

Avez-vous choisi la pièce ?

Oui. J’ai proposé de travailler à partir d’Oncle Vania. J’aime l’écriture de Tchekhov. À travers une poignée d’individus, il parle de son époque et de la société dans laquelle il vit. Une société en pleine mutation. Je trouvais aussi que la mise en parallèle avec notre société d’aujourd’hui était assez étonnante.

Comment avez-vous collaboré avec la troupe de la Comédie-Française ?

J’ai eu l’extrême luxe de pouvoir choisir mes acteurs et de les auditionner. Je savais que tout se jouerait dans la distribution. Je me suis rendu compte que les comédiens du Français avaient leur méthode, proche du texte et de mon côté, j’avais la mienne issue de l’écriture de plateau, de l’improvisation et du travail collectif. Il fallait donc trouver une méthode qui était la nôtre. C’était tout l’enjeu des répétitions. Au fur et à mesure, la confiance s’est installée. Un groupe est né entre nous.

Quel regard portez-vous sur votre rôle de metteur en scène ?

Je ne me situe pas comme un metteur en scène tout puissant en haut d’un système pyramidal. Je suis plutôt un membre d’une équipe qui insuffle des idées. J’aime valoriser et mettre en lumière le travail de l’acteur. Ma mise en scène est souvent très silencieuse. Elle existe, mais elle n’est pas démonstrative.