L’art & l’objet.

Fasciné par les objets, Konqui se plaît à les détourner pour mieux se les approprier dans ses créations.

Vous êtes-vous toujours intéressé à l’art ?

Non. Je suis expert-comptable de formation. J’étais ce qu’on appelle un financier pur jus. J’allais très peu au musée et dans les expositions et je connaissais à peine le nom de quelques artistes contemporains.

Vous êtes pourtant passé de la finance à l’art. Quel a été le détonateur ?

J’ai commencé à faire des petits collages. C’était un passe-temps. Cela plaisait à mon entourage qui m’a incité à continuer. Puis, j’ai vu un film sur le peintre américain Jackson Pollock et j’ai découvert la technique du « dripping ». Pollock peignait par terre et projetait directement la peinture sur la toile sans que le pinceau ne la touche. Cette technique a libéré mon énergie créatrice. Je me suis rendu compte qu’il était possible de se mettre à la peinture sans avoir pris de cours, ni avoir fait un long apprentissage.

Comment avez-vous évolué ?

Après avoir fait le tour des peintures abstraites, je me suis tourné vers les objets. Et j’ai commencé à figer dans la résine des objets du quotidien sur toile ou sur panneau de bois. Cette manière de m’exprimer me permet de présenter les objets sous un nouvel angle. Je les découpe et les détourne.

Le violon vous a notamment inspiré…

Oui. Ainsi, j’ai lancé toute une série où je repositionne l’instrument avec des morceaux de cadre ancien. Pour réaliser sur la toile les stries qui symbolisent les vibrations du violon, je me place en dessous du tableau et je projette la peinture afin d’obtenir un trait le plus fin possible sans que la peinture ne s’étale.

Travaillez-vous à la commande ?

Je montre ce que je réalise et mes clients décident ensuite. Ils peuvent me demander de produire une œuvre à partir de leurs propres objets. J’ai fait plusieurs créations destinées à des entreprises. J’ai réalisé un tableau avec 500 tubes de mielTonia pour Jean-François Crétet et Miel Crétet, et j’ai aussi travaillé pour le groupe immobilier Laforêt et Flacopharm, un fabricant de flacons. J’ai également conçu pour le designer de lunettes Alain Mikli, le tableau Panhard où j’ai repris les caractéristiques de la voiture ancienne que j’ai marié avec un saxophone.

Quels artistes admirez-vous ?

J’aime César et Arman. On m’a beaucoup dit que ce que je faisais ressemblait à Arman que je ne connaissais pas quand j’ai commencé. Petit à petit, je me suis bien documenté sur Arman. C’est une belle source d’inspiration.

Exposez-vous régulièrement ?

Je fais des expositions tous les deux mois dans mon atelier où je convie l’ensemble de mes contacts. J’expose aussi dans l’appartement de mes parents à Neuilly. Il me sert de showroom.

 Vous avez commencé à donner des cours dans votre atelier. Pouvez-vous préciser ?

J’attendais d’avoir une certaine maîtrise pour pouvoir me permettre d’enseigner par la suite. J’ai débuté par des cours destinés aux adultes où je me concentre sur les collages en relief et la technique de Pollock pour la peinture. Je peux accueillir des petits groupes sur plusieurs plages horaires pour des sessions d’une heure et demie à deux heures.

Neuilly Pop Art

38 bis, rue Madeleine Michelis

01 46 24 77 47

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