Interview. Michaël Azoulay. Rabbin de Neuilly.
À quoi fait référence la fête de Pessa’h ?
Nous célébrons la fête de la naissance du peuple juif qui s’affranchit de l’Egypte. Pessa’h constitue une des fêtes les plus suivies, après Yom Kippour et Roch Hachana. Dans le récit, l’origine du mot pessa’h fait référence au moment où Dieu va frapper les premiers nés égyptiens. Le texte dit qu’il saute, que l’on peut traduire par « pessa’h ». Ainsi, Dieu saute sur les maisons : il épargne les premiers nés hébreux et tuent les premiers nés égyptiens. Alors les égyptiens renvoient les hébreux par peur que tous soient touchés. C’est le début de l’exode pour le peuple juif qui marche vers la Terre Promise. Pessa’h évoque trois étapes : la libération, la révélation au Sinaï et l’héritage de la Terre Promise.
Comment se déroulent ces 8 jours ?
Les deux premiers jours sont chômés. C’est le temps des prières à la synagogue suivies d’une soirée en famille à la maison. Cette notion familiale est très importante car Pessa’h correspond à la fête de la transmission avec une large place accordée aux enfants. Ces moments ont la particularité d’être ritualisés avec des prières, des chants et des repas spéciaux qui rappellent la servitude ou la libération. Durant ces 8 jours, tout ce qui est fermenté est interdit. Nous mangeons du pain azyme dit matsa, c’est à dire sans levain. Selon les textes, les hébreux seraient partis sans attendre que le pain soit levé. Enfin, les deux derniers jours sont également chômés. Le 7ème jour correspond à l’ouverture de la Mer Rouge. Il évoque une deuxième libération lorsque les hébreux, pourchassés par les pharaons, traversent la Mer Rouge séparée en deux par Dieu et qui se referme au passage des égyptiens.
À quel message renvoie cette fête ?
À celui de l’espoir. La libération du peuple juif entraîne une confiance en l’avenir qui délivrera le peuple à la fin des temps. Cet exode des hébreux, je pense, a inspiré les peuples opprimés comme les afro-américains ou encore Martin Luther King pour revendiquer leur liberté.