Brigitte.
J’ai remarqué une grande présence d’étrangers dans les urgences à Paris. Ils coûtent moins chers et permettent de pallier le manque de médecins français. C’est donc une bonne chose que la réforme change cette façon de procéder. Dans le cas d’obliger les médecins à exercer dans des lieux désertés, le problème est de favoriser les meilleurs et contraindre les moins bien classés. Il faudrait que cela ne dure que quelques années. Dans mon métier, nous avons accès à distance à un médecin et pouvons imprimer des ordonnances. C’est sûrement l’avenir de la médecine, en particulier concernant les spécialistes.
Jean-Jacques.
On a un bon système de santé avec une sécurité sociale qui fonctionne, des médecins bien formés. En région parisienne, les délais de consultation sont raisonnables mais en province, on constate un vrai problème avec des hôpitaux bondés et situés à plusieurs km des villages. Moi, j’évite d’aller aux urgences car je n’en ai pas besoin alors que certains y vont sans réelles raisons. La réforme va dans le bon sens : développer des groupes de médecins car les jeunes aujourd’hui ne veulent plus travailler seuls. Il faut leur créer des conditions pour qu’ils exercent leur métier dans un environnement satisfaisant.
Patricia.
La sélection en fin de première année de médecine était une décision idiote. J’en ai pâti moi-même puisqu’après 4 ans de médecine, j’ai interrompu mes études et quand j’ai voulu les reprendre, je me suis heurtée à ce fameux numerus clausus, devant tout recommencer dès la 1ère année. À l’époque, on a fait une pétition, on a été reçus par le ministre de l’enseignement, en vain. Je suis favorable à cette réforme car on manque de médecins, on les fait venir de l’étranger, c’est incompréhensible. La médecine de demain passera par le regroupement des professionnels de santé et les consultations numériques via Internet.
Salima.
En France, les médecins sont très à l’écoute, surtout dans les hôpitaux. Je viens d’en faire l’expérience et je ne peux que les féliciter. Je n’ai pas subi personnellement de difficultés pour prendre des rendez-vous mais on m’a parlé de début de désert médical dans le 92. En cause : le départ à la retraite des médecins, la volonté des jeunes de s’installer en hôpital vu les charges et la difficulté de s’installer dans le privé et surtout l’envie de préserver leur vie affective. Il faut être honnête, dans les déserts médicaux sévères, les médecins n’ont plus de vie, ils enchaînent les consultations.