Chadi Yazbeck, chirurgien gynécologue, nous parle du papillomavirus.

Interview. 

Que pensez-vous de l’élargissement du vaccin aux jeunes garçons ?

Selon moi, c’est une bonne idée. Pour une protection maximale, il est nécessaire de couvrir le maximum de personnes et donc tout à fait logique de proposer ce vaccin aux jeunes garçons. Si on ne les vaccine pas, on augmente le risque possible de contagion. Cela diminue également les risques de cancer chez les hommes – des risques moins fréquents mais réels.

Ce vaccin protège-t-il à 100% du HPV ?

Non, malheureusement. Il existe près de 200 génotypes de papillomavirus. Il n’est pas possible de lutter contre toutes les infections. Le vaccin le plus étudié actuellement est le quadrivalent, qui contient 4 types de virus. Quant au plus récent, le nonavalent, il prévient 9 types de virus à haut risque. La meilleure protection, c’est qu’un maximum de personnes soient vaccinées. Quand la vaccination est optimale, on sait que le risque de cancer chez les femmes est diminué de 80%.

Y-a-t-il des risques à se faire vacciner ?

Non, pas du tout. Une étude de 2016 et qui a été menée auprès d’un échantillon de plus de 70 000 femmes de tous les continents montre que le vaccin n’augmente pas les problèmes graves de santé. Cette étude n’a pas non plus constaté d’augmentation de maladies auto-immunes. Des millions et des millions de femmes ont été vaccinées de par le monde. S’il y avait eu un problème, on l’aurait démontré d’un point de vue scientifique.

interview Chadi Yazbeck
Chadi Yazbeck, chirurgien gynécologue à la clinique Ambroise Paré

Quels sont les signes d’une possible infection ?

Malheureusement, le HPV peut rester complètement inaperçu pendant des années avant de se manifester vraiment. Certains types de HPV provoquent des verrues appelées condylomes. Ce sont ces verrues qui vont alerter les gynécologues, en consultation. Mais il existe aussi certains types qui n’engendrent pas de verrues. Dans ce cas, ce sont les examens de routine comme les frottis qui permettent de les diagnostiquer. D’ailleurs, tout le schéma de dépistage est en train de changer. Depuis l’an dernier, la Haute autorité de santé recommande aux praticiens d’effectuer un frottis ciblé avec un test du virus au lieu d’un frottis classique.

> Retrouvez l’article sur le vaccin contre le papillomavirus ainsi que les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) <