Violences faites aux femmes : le CHRDS s’engage.

Aujourd’hui, au moins une femme sur 10 en France est victime de violences conjugales. Un chiffre effroyable qui illustre l’étendue d’un problème sociétal et sanitaire. A l’instar de 8 autres maternités des Hauts-de-Seine, celle du Centre Hospitalier Rives de Seine (CHRDS) de Neuilly a signé fin 2018 une convention départementale pour lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes, illustrant un engagement fort et durable.

Il y a un peu plus d’un an, la maternité du CHRDS, qui enregistre 2700 naissances annuelles, a signé une convention portant sur le protocole départemental d’action « pour le repérage, la protection et l’orientation des femmes victimes de toutes formes de violences au sein des maternités des Hauts-de-Seine ». L’un des objectifs premiers de cette convention est de favoriser une coordination accrue entre les différents partenaires : « Il s’agit d’un partenariat entre le département, la préfecture des Hauts-de-Seine, le réseau périnatal 92, l’association l’Escale et l’Unité médico-judiciaire des Hauts-de-Seine. Cette convention fait tout pour faciliter les procédures et favoriser les relations avec les différentes structures. Les contacts des référents y sont listés, c’est plus simple et plus pratique », explique Aude Ricbourg, chef de service de gynécologie obstétrique au CHRDS.

Une prise en charge améliorée

L’un des autres objectifs de cette convention est de mieux repérer et orienter les femmes victimes de violence. Dans ce sens, la moitié du personnel de la maternité a bénéficié en 2019 d’une formation d’une demi-journée animée par l’équipe de l’Escale, association spécialisée dans l’accompagnement de ces femmes : « Ce qui nous paraît important c’est que tous les acteurs de la santé soient sensibilisés, des auxiliaires de puériculture aux gynécologues. Car il est impossible de savoir à quel moment une patiente va se confier, ni à qui », précise Caroline Marette, sage-femme coordinatrice. Enfin, l’objectif de cette convention est également d’améliorer l’accueil, la sécurité et le parcours judiciaire des femmes enceintes victimes de violences en facilitant la prise de plainte par les services de police directement dans les maternités ainsi que le transfert des femmes en danger d’une maternité vers une autre. On sait aujourd’hui que la grossesse et l’arrivée d’un enfant sont connues pour être des périodes à risques de démarrage ou de regain des violences conjugales. On sait aussi que ce type de violences sont plus élevées en Île-de-France que dans le reste de l’Hexagone. Elles touchent chaque année 10,9 % des Franciliennes vivant en couple, alors que la moyenne nationale est d’environ 9 % : « Pendant leur grossesse, les femmes victimes de violence ont des contacts plus fréquents avec les professionnels de santé. C’est une période pendant laquelle certaines se confient car elles sont inquiètes pout le bébé à venir », indique Caroline Marette. Peu à peu, la maternité devient un lieu propice pour lutter contre les violences faites aux femmes. L’une des clés pour endiguer la spirale folle des féminicides.