« Au départ uniquement destinée à la communauté espagnole et hispano-américaine, l’association a dès 1914, ouvert ses portes à tous, sans distinction de nationalité ou de religion », explique Sœur Ascension Larrad, administrateur déléguée de l’association. Un lieu discret, situé dans le quartier résidentiel du boulevard Bineau, là-même où vécut le fondateur de l’association, Marqués de Casa Riera. Avant la Première Guerre Mondiale, le centre devient le lieu de rassemblement des Espagnols et Hispano-Américains vivant en France. Il accueille les personnes âgées, les malades, les pauvres et les enfants et les aide entre autres, à retourner dans leur pays d’origine. En 1907, l’association est confiée aux Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul et la même année, elle est reconnue d’utilité publique par le Président du Conseil Georges Clémenceau. En 1914, le Centre médico-social est créé et servira d’Hôpital de Guerre entre 1914 et 1918. Autrefois nommé « dispensaire », il est agréé par la Sécurité sociale en 1950. Aujourd’hui, près de 6 000 patients chaque année viennent consulter auprès des médecins, dont beaucoup sont bilingues. Médecins généralistes mais aussi cardiologues, dermatologues, gynécologues, ORL et ophtalmologues reçoivent les malades sur rendez-vous. La sœur infirmière, quant à elle, se déplace également à domicile.
Un lieu de vie
Outre le Centre médico-social, l’association Hispano-Américaine San Fernando propose diverses activités à l’image des cours de français, des visites aux personnes âgées et malades hispanophones ou encore aux visites de détenus. Ces dernières, mises en place dès 1971, sont réalisées par sœur Marie-Ange qui, 3 à 4 fois par semaine, se rend à la prison de Fresnes. En 1976, l’association ouvre une école-foyer pour les jeunes filles espagnoles âgées de 6 à 16 ans. Aujourd’hui fermé, l’établissement héberge désormais des étudiantes et jeunes travailleuses de toutes nationalités à partir de 18 ans. Une résidence comprenant 16 chambres individuelles avec une possibilité de demi-pension et qui offre un cadre rassurant et convivial. Ici, chacun vit à son étage. Celui des quatre sœurs d’une part, celui des étudiantes et depuis 2010, celui des femmes enceintes. En effet, le foyer met à la disposition des futures mamans en difficulté, 6 chambres individuelles, dès le début de leur grossesse et jusqu’à l’accouchement. « En moyenne, elles restent durant 5 mois », précise Sœur Ascension Larrad. Seules, sans ressources, sans hébergements stables ou délaissées par leurs proches, ces femmes trouvent refuge au sein du foyer El Paso. Elles préparent avec les sœurs et les bénévoles, la venue de leur bébé : trousseau, visites à l’hôpital… Elles bénéficient d’un accompagnement bienveillant et d’un soutien bien souvent nécessaire. « Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, mon compagnon est parti et j’ai rencontré des difficultés avec ma famille. J’ai alors fait des recherches pour l’IVG et la personne par téléphone m’a demandé si je connaissais le foyer San Fernando », explique Johanna, 19 ans et poursuit : « Je suis heureuse ici et aujourd’hui beaucoup mieux qu’à mon arrivée en janvier dernier. J’ai tissé des liens très forts avec les autres futures mamans, une entraide qui me fait avancer », confie-t-elle. Un lieu où le vivre-ensemble prend tout son sens.