NJI : La Métropole du Grand Paris, créée le 1er janvier 2016, impose à Neuilly une taxation dans un but de solidarité entre les communes, quelles sont les conséquences sur le budget de la Ville ?
Nathalie Etzenbach‑Huguenin. La création de la Métropole du Grand Paris a généré pour la ville de Neuilly-sur-Seine 10 ME de prélèvements supplémentaires au titre de la péréquation, soit au total 40% de ses recettes fiscales. Cela signifie que pour 100 euros d’impôts locaux payés par un Neuilléen, 40 euros sont ponctionnés par l’Etat et reversés à d’autres communes pour financer leurs dépenses de fonctionnement… Ce nouveau prélèvement a été décidé par décret en avril 2016, soit 5 mois après le vote du budget de la Ville. Nous avons déposé des recours devant la justice administrative pour dénoncer le caractère largement confiscatoire de ces mesures qui remettent en question l’autonomie de gestion de la commune.
NJI : Comment évolueront les taux d’impôts locaux cette année ?
N.E-H. Sur les 5 dernières années (voir les graphiques), Neuilly-sur-Seine a perdu 21 ME de recettes de fonctionnement sur un budget total de 90 ME. Ce n’est pas rien… Un tiers de cette perte a été financée par une hausse de la taxe foncière en 2015 ; les deux-tiers restants ont été couverts par des mesures d’économie et de nouvelles recettes. Nous sommes très attachés à une fiscalité la plus modérée possible. Aussi, en mars 2017, lorsque nous voterons les taux d’impôts locaux, nous essaierons de couvrir cette perte de 10 ME, à laquelle s’ajoute une baisse des dotations de l’Etat de plus de 2 ME, dans les mêmes proportions. Nous éviterons d’activer le levier fiscal si nos recours devant le Conseil d’Etat aboutissent.
NJI : Quelles sont les orientations du budget 2017 ?
N.E-H. Ces pertes de recettes impactent directement le budget de fonctionnement qui sert à financer les services quotidiens à la population et l’entretien courant des espaces publics, mais ne remet pas en cause, à court terme, notre capacité d’investissement. La gestion rigoureuse de ces dernières années a permis de préserver un faible niveau d’endettement. Ces marges de manœuvre rendent possible le financement d’un programme d’investissement volontariste. Aussi en 2017, seront lancés des projets d’investissement comme le nouveau complexe multi-sport du boulevard Koenig, la rénovation complète de l’école Michelis ou encore le grand projet de réaménagement des contre-allées de l’avenue Charles-de-Gaulle.