François-Xavier Demaison.

Rien ne prédestinait cet étudiant en droit et sciences politiques, devenu auditeur fiscaliste à New-York, de fouler les planches d’un théâtre parisien. Et pourtant. François-Xavier Demaison enchaîne les succès depuis 2003 et brille au cinéma dans Coluche, l'histoire d'un mec, Le Petit Nicolas, Comme des frères, Comment j'ai rencontré mon père... Il est à l’affiche depuis septembre de la nouvelle série de M6, Quadras. Confidences d’un homme qui a choisi de réaliser son rêve d’enfant.

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Pourquoi avez-vous choisi comme thème, celui de la crise de la quarantaine pour la série Quadras ?

Nous sommes tous concernés, il n’y a pas d’âge pour se remettre en question. Et je trouvais que la crise du milieu de vie permettait de raconter beaucoup de choses sur la société actuelle. C’est un thème qui était traité jusqu’à présent avec trop de caricatures et de clichés, on voulait quelque chose d’un peu plus juste. À chaque épisode, ses rebondissements. On découvre les travers des personnages, cela permet d’évoquer tous les âges. Ils font ce qu’ils peuvent finalement, avec leurs bassesses, leurs moments héroïques. Ils sont pleins de charme et de lâcheté. C’est une série qui touche vraiment les gens dans leur vie. C’est assez addictif.

Comment avez-vous appréhendé le défi d’évoquer des thèmes graves avec de l’humour ?

C’est exactement cela : parlons sérieusement des choses légères et légèrement des choses sérieuses. J’ai l’impression d’avoir joué comme au cinéma, avec sincérité. C’est un registre différent car plus réaliste mais cette culture de la scène, de l’humour, m’a permis de soigner les chutes. On a laissé place à l’improvisation. Quand on met trop de contraintes au créatif, on obtient un résultat tiède. Là, on a eu une grande liberté. Je crois que l’on a réussi le pari d’une série moderne et de qualité. C’est ce que je recherchais depuis Disparue (NDLR Diffusée en 2015 sur France 2).

Le concept de la série est-il venu naturellement ?

La télévision est un terrain de jeu extraordinaire. Nous avons, en France, beaucoup de retard comparé aux séries américaines dont je suis boulimique.

Accepteriez-vous une saison 2 ?

Bien sûr, il en est question, compte tenu de l’attachement avec les personnages. Et puis on est devenu une équipe ! Avec Alix Poisson, on était vraiment content de se retrouver. La partition qu’ont écrite Mélissa Drigeard et Vincent Juillet, peut parler à tout le monde. À la première lecture, cela a tout de suite fonctionné parce que finalement Quadras, c’est la vie.

Justement, à quel âge avez-vous fait votre crise ?

Tout s’est passé le 11 septembre 2001. J’étais à New-York au moment où les tours se sont effondrées et j’ai tout plaqué pour devenir acteur. J’ai tendance à dire que ma crise de la quarantaine, je l’ai faite à 30 ans. Il y a souvent un déclencheur, pour moi ce fut les attentats du World Trade Center.

Vous êtes né à Asnières-sur-Seine, quel lien tissez-vous avec la ville de Neuilly ?

J’y ai passé toute mon enfance car j’ai été à l’école à Neuilly, plus précisément à Sainte-Croix, du primaire au lycée. Après, j’ai fait deux ans de psychanalyse…(rires). C’est une jolie ville arborée, les trottoirs sont larges. J’ai beaucoup aimé ces années et j’ai plein de souvenirs : la piscine boulevard d’Inkermann, le sport au Bois de Boulogne… C’est une période qui correspond à mon adolescence alors évidemment j’adorais aller au Paris-Neuilly, qui est devenu Chez Gustave place Parmentier, au Marly où j’allais déjeuner ou encore au café l’Avenue. J’ai gardé des copains d’enfance que je revois encore et qui habitent à Neuilly.

C’est à Neuilly que vous avez découvert la scène ?

Oui à Sainte-Croix, grâce à mon professeur de Français, Monsieur Dolléans, qui m’a fait monter sur ma première scène. En fait, la passion du théâtre est née lorsque j’avais 10 ans. Je suis ensuite entré au sein de la Comédie de Neuilly, une troupe qui joue pour des associations caritatives. Ce qui m’a permis à 16 ans, de jouer au Théâtre de Neuilly puis d’intégrer ensuite le Cours Florent. J’en garde d’excellents souvenirs.