Serge Masliah.

Serge Masliah fait partie de ces hommes qui prennent leur destin en main en maitrisant les opportunités. Après des études en finance en France et aux États-Unis, il dirige aujourd’hui la société SAGE pour l’Europe du Sud. Un parcours remarquable qui a commencé à Neuilly.

Vous habitez à Neuilly depuis 1969, quels souvenirs conservez-vous de notre ville ?

Je suis arrivé de Tunisie avec mes parents et mes soeurs à Neuilly à l’âge de 5 ans et ce fut un choc pour nous tous car le climat était totalement différent. La bienveillance des commerçants et des habitants eux-mêmes, nous a permis de très vite trouver nos marques dans la ville. Mon père René et ma mère Yvonne, ont tous les deux travaillé dans des institutions à Neuilly. Mon enfance était très heureuse à l’école de garçons de la rue des Huissiers puis au lycée Saint-James. Le Bois de Boulogne était notre jardin pour jouer avec les enfants de mon âge ou en famille les fins de semaine.

Quel type d’élève étiez-vous ?

Je n’étais pas le premier de classe, mais j’étais déterminé à réussir. Après mon bac et l’université de Nanterre, j’ai suivi un programme de MBA en finance dans le cadre d’un programme d’échange à New-York. Ici encore c’était la volonté et les nombreuses « success stories » américaines qui ont été mon moteur. Je me lançais un défi chaque jour, j’ai beaucoup appris sur moi-même et sur le monde en vivant aux U.S.A. À mon retour, Jean Guetta, Neuilléen aussi, qui dirigeait à Neuilly une société informatique (SAARI) m’a offert ma première opportunité professionnelle : un stage. En 1994, la société a été rachetée par son équivalent anglais, SAGE, leader du marché des solutions intégrées de comptabilité, de gestion commerciale et de paie. Au départ nous étions 80, aujourd’hui nous sommes 13 000 dans le monde. J’ai eu la chance d’occuper de nombreux postes différents dans l’entreprise grâce à la confiance accordée par mes managers, j’ai rapidement compris les opportunités offertes et me suis projeté dans l’avenir. Pour réussir, il faut du bons sens, beaucoup d’énergie ; Oublier le « je ne sais pas faire » et oser !

Vous êtes un membre actif au Comité d’honneur de l’orchestre de Chambre Nouvelle Europe dirigé par Nicolas Krauze, qui se produit régulièrement au Théâtre des Sablons, pourquoi avez-vous décidé de le soutenir ?

Un chef d’orchestre, c’est comme un manager, il identifie les personnes qui l’entourent et les aide à s’exprimer pour créer une harmonie. Au-delà de la qualité des musiciens et des pièces classiques interprétées par l’OCNE et en particulier des concertos que j’apprécie beaucoup, ce sont les valeurs humaines et artistiques que promeut Nicolas Krauze dont je me sens proche. En particulier la mise en lumière des meilleurs jeunes talents français et européens pour développer leur carrière. Ce goût de la haute performance s’allie parfaitement avec les valeurs que je défends au quotidien dans le cadre de mon entreprise où je fais régulièrement la promotion des créateurs d’entreprise et où j’exerce personnellement des actions de mentorat vis-à-vis de jeunes entrepreneurs. Soutenir les musiciens c’est récompenser leur travail assidu au conservatoire pendant des années. L’orchestre, en résidence au Théâtre des Sablons, représente une ouverture concrète sur des valeurs de culture, de diversité et de performance si importantes pour moi. Cette formation musicale qui existe depuis 2003, c’est une des illustrations de l’importance de la culture pour Neuilly. La musique fait partie intégrante de ma vie, elle est pour moi un exutoire face au stress du quotidien. J’écoute tous les styles mais j’ai des préférences comme le baroque et les musiques religieuses avec Bach. J’aime également Purcell, Pachelbel, Haendel et suis un inconditionnel de Mozart. La musique me détend et me permet de prendre de la hauteur pour relativiser.

Quelles sont vos bonnes adresses à Neuilly ?

J’ai un faible pour la boulangerie Clérardin qui me rappelle mon enfance avec l’odeur du pain chaud. J’adore Chez Thaï, un restaurant aux mille saveurs qui me fait voyager. J’aime aussi le côté rétro de Sébillon et la convivialité du Chalet qui propose des recettes de montagne tout au long de l’année ! J’apprécie les conseils avisés des spécialistes de la Librairie du Roule où les livres d’une grande variété s’empilent, et où règne une vraie atmosphère. Je vais régulièrement chez le fleuriste Éric Chauvin. Mon seul regret est l’avenue Charles de Gaulle qui sépare la ville en deux parties et provoque des nuisances multiples. Il faut trouver une solution pour aménager cette grande artère et rassembler les Neuilléens. Neuilly est un subtile mélange entre son patrimoine, son histoire, ses immeubles haussmanniens, ses larges avenues arborées et l’avenir représenté par le bouillonnement des entreprises qui y ont élu leur siège. Neuilly est un trait d’union entre Paris et l’effervescence du quartier d’affaire de La Défense. J’aime Neuilly, c’est une ville attachante. Son côté village dégage un certain art de vivre et la famille y tient une place très importante. On y côtoie toutes les générations. Aujourd’hui j’habite Neuilly avec ma famille et je n’imagine pas vivre ailleurs. Elle est ma ville, mon repos, mon repère. Malgré mes nombreux voyages, je la retrouve avec un réel bonheur.