Après avoir mis en scène Un Fil à la patte il y a quelques années, vous revenez au théâtre de Feydeau avec un montage de pièces courtes. Était-ce difficile à réaliser ?
C’était de l’horlogerie car ces pièces en un acte sont très bien construites. Le montage était délicat. Il ne fallait pas que le spectateur manque d’informations par rapport aux coupures de certaines scènes. Mais c’était aussi un plaisir de passer du temps avec tous ces personnages à la fois cyniques et loufoques.
Qu’appréciez-vous chez Feydeau ?
Son théâtre est truffé de répliques hilarantes, de jeux de mots. Feydeau est un utilisateur de la langue française absolument virtuose. C’est un ancêtre de Ionesco. J’avais envie d’offrir aux spectateurs un bonbon acidulé, un spectacle de divertissement pour passer une bonne soirée en famille ou entre amis. Il est important de se distraire dans un monde qui est aujourd’hui un peu lourd et pesant. Après le public peut réfléchir et trouver si les pièces ont une profondeur sociologique ou pas. Feydeau montre des histoires de couples à la dérive. Sur des détails mesquins et sordides, chacun ne veut pas perdre la face et avoir le dernier mot.
Vous avez fait appel à plusieurs générations de comédiens. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
J’ai trois générations de comédiens dans le spectacle. Les anciens avec André Marcon et Gilles Arbona, deux acteurs merveilleux. La génération de 40 ans est représentée par Astrid Bas et Manuel Le Lièvre. Je tenais aussi à avoir une nouvelle génération avec des jeunes sortis récemment du conservatoire. J’aimais bien l’idée de travailler avec des gens qui n’ont pas la même culture théâtrale. Après il s’agissait de créer une osmose, une unité de jeu tout en gardant des points de vue différents.