Athlétisme. Toujours plus haut !

Discipline phare des Jeux Olympiques, l’athlétisme se pratique depuis l’antiquité. Course, saut, lancer et marche, nombre des athlètes ont fait vibrer les stades à l’image du mythique Usain Bolt. Un sport pratiqué dans le monde entier et qui conserve un caractère universel.

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Interview. André Giraud. Président de la Fédération Française d’Athlétisme.

 Comment expliquez-vous le succès de l’athlétisme en France ?

Je crois qu’il s’explique à plusieurs égards. Il est d’abord indéfectiblement lié aux bons résultats obtenus ces dernières années par les athlètes, notamment aux Jeux Olympiques de Rio et aux Championnats du Monde de Londres. Ils ont donc bénéficié d’une très bonne image médiatique auprès du grand public. D’autre part, les compétitions d’athlétisme se déroulent durant l’été, à une période propice où les sports populaires comme le football marquent un temps d’arrêt. De plus, l’athlétisme s’est ouvert au plus grand nombre en axant la pratique sur le loisir et le bien-être, permettant aux adhérents de ne pas subir de contraintes, notamment liées à la compétition. Enfin, la professionnalisation des clubs reste un atout certain pour notre sport. Les adhérents peuvent ainsi profiter d’un encadrement pour progresser dans leur performance.

Quelles sont les valeurs liées à la pratique de l’athlétisme ?

Comme toutes les autres disciplines sportives, l’athlétisme permet de véhiculer une valeur forte qu’est le respect des règles. À travers cette valeur, s’articule le respect de l’adversaire qui, pour l’athlétisme, est d’autant plus accentué qu’il n’existe pas de confrontation physique. Il est d’ailleurs très rare de constater de mauvais gestes. Par ailleurs, l’athlétisme demande un réel dépassement de soi et un esprit de convivialité et de partage.

Quels sont les bienfaits de la pratique de l’athlétisme ?

Je dis toujours que nous pouvons résumer cette discipline en quatre verbes : courir, sauter, lancer et marcher. Les athlètes travaillent donc sur chacune de ces pratiques. Cela conduit à lutter incontestablement contre les maux de notre société, à l’exemple de l’obésité. L’athlétisme permet ainsi de développer une bonne coordination physique de son corps et d’entretenir cette notion de partage avec les autres en club, fondamentale pour le bien-être.

Quel est votre principal objectif en tant que Président de la Fédération Française d’Athlétisme ?

Nous souhaitons faire en sorte que le plus grand nombre de jeunes puisse pratiquer l’athlétisme. Nous développons donc des partenariats avec les écoles primaires mais aussi les collèges et les lycées afin de démocratiser l’activité. Bien évidemment, nous allons accompagner de façon rationnelle et professionnelle les jeunes pépites qui ont aujourd’hui 17 ou 18 ans et qui seront nos futurs champions pour les Jeux Olympiques de 2024. Cette grande fête organisée en France, pour être réussie, doit être accompagnée de résultats. Nous veillons donc à bien préparer nos futurs médaillés.

Quels sont les projets de la Fédération ?

Nous avons trois grands rendez-vous : les Jeux Olympiques en 2020, suivis rapidement par les Championnats d’Europe organisés en France et bien évidemment les Jeux Olympiques de 2024. Par rapport au développement de la discipline, nous continuons à élargir les activités pour le public à l’image de la marche nordique et de la course à pied. On estime en effet à 8 millions, le nombre de coureurs en France. Nous souhaitons donc les convaincre de l’intérêt d’adhérer à nos clubs grâce à la qualité de nos encadrements.

Après les 6 médailles remportées par les athlètes français aux JO de Rio, quelles sont les ambitions pour 2020 ?

Si l’on se fie aux résultats des Championnats du Monde à Londres, on devrait atteindre au moins le même nombre de médailles, voire espérer d’en remporter davantage. Nous avons de jeunes prometteurs qui nous laissent penser que l’on devrait améliorer le résultat. Une belle perspective !

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Rencontre. Stéphane Andronico. Président du Stade Français Neuilly.

Comment est né le Stade Français Neuilly ?

Notre club a été fondé le 21 juin 1991 à l’initiative de Nicolas Sarkozy, alors député-maire de Neuilly. Nous sommes rattachés au Stade Français situé à Paris, qui lui, existe depuis 1883. Un club d’athlétisme parisien, à l’origine de la Fédération Française d’Athlétisme, qui a formé des athlètes de renom comme Marie-José Pérec, Gui Druc et Jean Galfione. Le Stade Français Paris est à ce jour le club qui a remporté le plus de médailles aux Jeux Olympiques en Europe. Nous avons donc la chance de profiter d’une dynamique de groupe incroyable puisque le Stade Français Paris est un club omnisport (volley, basket, handball et bien sûr athlétisme). Une grande famille qui représente 12 000 membres. Nos adhérents ont donc la possibilité de s’entraîner dans leurs infrastructures et c’est une vraie chance.

Quel est le fonctionnement du Stade Français Neuilly ?

Notre école d’athlétisme entraîne des jeunes âgés de 6 à 12 ans, le mercredi de 14h à 16h au Stade Monclar. Encadrés par 5 entraîneurs diplômés d’Etat, ils pratiquent ce que l’on appelle de l’ « éveil athlétique ». Ils apprennent ainsi la course (vitesse, endurance, haies), le saut (longueur, triple saut et hauteur) et le relai. À partir de 13 ans, les adhérents participent à une préparation plus active centrée sur les championnats (départementaux, régionaux, inter-régionaux, nationaux). Leur entraînement s’axe principalement sur le sprint, l’endurance et le saut. Ils sont divisés en 3 groupes : 13/17 ans, 18/25 ans et plus de 25 ans.

Quels sont les résultats du club en compétition ?

Nous sommes très fiers de nos athlètes. Il y a deux ans, Kavan Le Guen a été Champion de France du 400m haies. L’an passé, Valentin Bertrand a été médaillé de bronze en longueur aux Championnats de France handisport. Il a également été sélectionné pour les Championnats du Monde à Londres, l’été dernier et a terminé deux fois finalistes, en 400m plat et en saut en longueur. René Proteau, classé dans la catégorie de vétéran + de 65 ans, a brillé en décrochant le titre de Champion de France en 400m plat. Victoria Andronico a, quant à elle, été finaliste aux Championnats de France cadet en saut en hauteur. Enfin, Nils Portemer a réussi l’exploit de remporter la même année, les titres de Champion du Monde de saut en hauteur, double médaille d’or en pentathlon et hauteur et médaille de bronze en triple saut, dans la catégorie + de 40 ans.

Vous venez d’être élu président en juillet dernier, vers quel projet souhaitez-vous conduire le club dans les mois à venir ?

Je souhaite créer une école de course pour les 6/12 ans. Cela me tient particulièrement à cœur puisqu’il faut bien comprendre que l’athlétisme représente le tronc commun indispensable à tous les sports, notamment collectifs. Les sportifs doivent apprendre les bases, dès leur plus jeune âge, à savoir comment courir, sauter et lancer. Ces acquis s’avèrent par la suite déterminants pour la posture, la position des pieds… Une fois assimilés, les athlètes peuvent ensuite se spécialiser. D’ailleurs ce choix ne se fait que vers l’âge de 15 ans. Nous souhaitons donc proposer à des clubs de sports collectifs des partenariats ainsi qu’aux établissements scolaires.

Outre l’école, le loisir, la compétition, et l’handisport, le club a, il y a 1 an et demi, ouvert ses activités à la marche nordique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Depuis septembre 2016, les adhérents peuvent s’entraîner au cœur du Bois de Boulogne le samedi matin avec un professeur diplômé d’Etat. La marche nordique consiste à adopter des postures les plus pertinentes possibles par rapport à son physique, en marchant à l’aide de bâtons. Nous souhaitons continuer à développer cette discipline destinée à tous et qui bénéficie d’un succès important depuis quelques années en France.