Andrée Banon
“Même de loin et avec des masques, j’ai besoin de voir les autres.”
J’ai 70 ans et je vis seule, ma soeur est à Neuilly aussi, mais du côté de la rue de Chézy. Je tiens une pharmacie à Sarcelles avec mon frère René, la Pharmacie Banon. Ça fait 49 ans. Mon équipe de 12 personnes, c’est un peu ma famille. On s’envoie des messages et des photos. Ils m’ont mise dehors pour ne pas me faire prendre de risques car il y a eu beaucoup de cas à Sarcelles. Je prends l’habitude d’être seule, au début c’était très dur. Je suis une fille du soleil et de la mer. L’eau, la seine, me manquent. Je me mets au balcon et je regarde l’arbre devant chez moi, les enfants jouer au tennis dans la cour. Je me lève à 7h, je fais des puzzles sur l’ordinateur, comme les petits ! J’ai installé mon standard téléphonique sur mon balcon. Je reste en pyjama, et je m’habille pour aller me promener ou faire mes courses. Même de loin et avec des masques, j’ai besoin de voir les autres. Je fais des mots-fléchés, du ménage et j’adore regarder les reportages animaliers, notamment sur les singes. Le soir, je ne manque jamais de retrouver mes voisins aux balcons pour applaudir et remercier les soignants. Je vis à Neuilly depuis 1974 et je ne quitterai cette ville pour rien au monde. Aujourd’hui plus que jamais, sa verdure et son calme sont une bénédiction.
Eva et Olivier Auvray
“Chez nous c’est la fiesta”
Depuis le confinement on se réveille plus tard, vers 8h30. Ensuite on prend le petit-déjeuner et on regarde La Maison Lumni sur France 4 de 9h à 10h. Un de nous deux continue de faire les devoirs avec Martin (6) car sa maîtresse en envoie régulièrement. Laurène (5) et Olivia (3) font du coloriage. On en profite pour les rendre plus autonomes : s’habiller seuls, se doucher, débarrasser, s’occuper du lapin, Pierre, changer sa paille, nettoyer sa cage… Les plus grands prennent plaisir à jouer les chefs d’orchestre. La petite dernière, Julia, a 10 mois, elle est toujours à côté de nous, sur son tapis au sol. Elle est sage et ne se déplace pas encore beaucoup, donc ça va ! On s’est mis au rythme espagnol : on fait tous la sieste après le déjeuner pour tenir le coup. Comme j’allaite et que la nuit, c’est les lits musicaux, on se repose quand on peut. On a la chance d’avoir un jardin : l’après-midi c’est jeux, toboggan gonflable, jets d’eau et cabane. On organise des parcours et des ateliers de cuisine, les enfants adorent. C’est très dur de se concentrer sur son travail avec des petits qu’on ne peut pas laisser de côté. On les voit grandir, changer, évoluer, on en profite en attendant de voir ce qu’il va se passer le 11 mai…