Interview.
Francis Didier.
Président de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées.
Comment se porte le Karaté en France ?
Il se porte très bien. Nous constatons de plus en plus d’adeptes. La pratique du karaté est large et plurielle puisque la discipline se découpe en plusieurs styles. Il y a donc différentes manières d’aborder le karaté avec des mouvements philosophiques, spirituels, traditionnels comme une recherche sur soi ou sportifs. Et c’est ce qui constitue la richesse de notre fédération. Nous bénéficions d’une actualité riche avec l’entrée du karaté comme discipline olympique en 2020 à Tokyo. Cela a été une bataille de 25 ans. Nous préparons actuellement nos karatéka pour les qualifications, qu’il s’agisse des Championnats du Monde ou du tournoi de qualification olympique à Bercy en mai 2020, car seuls 80 athlètes seront sélectionnés dans le monde entier. Les JO représentent un éclairage certain, une manière de faire connaître le karaté au public et une opportunité pour les jeunes dans leur carrière.
Le Karaté se pratique en milieu carcéral, pouvez-vous nous expliquer les raisons ?
Oui, cela a commencé dans le 94 avec un club qui a donné des cours au sein de la maison d’arrêt de Fleury-Merogis. Puis, les cours se sont étendus à d’autres prisons. Nous organisons d’ailleurs une compétition au sein de la maison d’arrêt de l’Ile-de-Ré grâce à Jacques Djeddi.
Quel est votre principal objectif, en tant que Président de la Fédération Française de Karaté ?
Mon principal objectif réside dans le développement de la discipline complète. Et le développement ne peut pas se faire sans la fierté d’appartenir à la famille du karaté. Ce sentiment d’appartenance, nous nous devons de le faire naître et de le perdurer. Pour cela, nous organisons de nombreuses compétitions et je me déplace beaucoup dans les ligues départementales pour organiser des assises et ainsi être au plus proche des clubs.
Rencontre.
Thierry Bouillet.
Président fondateur du Karaté Club de Neuilly (KCN).
Quel est le fonctionnement du club ?
Le KCN est un lieu de méditation où l’on se retrouve avec soi-même. Nous accueillons les jeunes à partir de 5 ans et jusqu’aux seniors puisque le karaté se pratique à tout âge. 4 professeurs enseignent au Théâtre des Sablons (2 pour les adultes, 1 pour les adultes et les enfants et 1 dédié aux enfants). Les cours commencent par un salut, c’est le rituel puis un échauffement avant la pratique composée d’enchaînements de combat et enfin un salut.
Qu’enseignez-vous ?
Du style traditionnaliste japonais, nous sommes dans la recherche du geste juste, de la continuité, du respect des autres et dans la retenue de toute conduite violente. Nous prônons l’échange avec le partenaire puisque notre seul adversaire n’’est finalement que nous-mêmes.
Quels sont les bienfaits du karaté ?
Le karaté incarne l’art de bouger. Il a la vertu de faire travailler aussi bien le corps que l’esprit. Il permet de retrouver un schéma corporel, faire fonctionner le cœur-poumon et retrouver un équilibre au niveau des graisses abdominales. C’est donc un sport complet que l’on pratique en prévention ou après le cancer, les maladies cardiaques, le diabète, les troubles neuro-dégénératifs, l’ostéoporose, l’arthrose…
Chiffres
255 000 licenciés
65% ont – de 18 ans
36% de femmes
5 200 clubs en France
300 membres au Karaté Club de Neuilly