Interview.
André Martin.
Président de la Fédération Française de Boxe (FFB).
Comment se porte la pratique de la boxe en France ?
La FFBoxe, forte de résultats prestigieux obtenus ces dernières années, recense une augmentation du nombre de licenciés constante depuis 10 ans. La diversité des pratiques proposées par la FFBoxe permet également à la discipline d’être accessible pour le plus grand nombre : compétiteurs, loisirs, féminines, jeunes des quartiers, cols blancs, personnes en situation de handicap, vétérans, personnes atteintes de pathologies…
Quelles sont les qualités d’un boxeur ?
L’abnégation avant tout. La boxe est un sport rigoureux, demandant une hygiène de vie exemplaire. Un bon boxeur est un sportif doté de toutes les qualités intrinsèques, à savoir : la mobilité, la persévérance, une condition physique optimale, une vivacité d’esprit, un mental d’acier, la rapidité d’exécution.
Quel est votre principal objectif, en tant que Président de la Fédération Française de Boxe ?
J’ai été élu en février 2013, au lendemain d’une campagne olympique délicate. À cette période, les finances de la Fédération n’étant pas au beau fixe, il a fallu réorienter la stratégie fédérale de manière à ce que la boxe retrouve une certaine attractivité vis-à-vis du boxeur loisirs, du compétiteur, mais également et plus globalement, des partenaires, du Ministère des Sports, et de nos organes déconcentrés que sont les comités régionaux et départementaux. C’est à cette période que nous avons lancé un processus de démocratisation de la discipline, auprès d’un large public. L’objectif actuel est de réunir l’ensemble de la communauté Boxe sous l’égide de la FFBoxe. En effet, notre mission première est de proposer une offre structurée et dynamique à tout type de structure et tout type d’adhérent. Avec la mise en place des Gants de couleur, projet de gradation des niveaux de chacun, mais également l’objectif de développer la mise en place de tournois loisirs à destination d’un public non-compétitif, la fédération répondra à une demande non assouvie pour le moment.
Rencontre.
Idriss Abbey.
Président du Boxing Club de Neuilly.
Le club est considéré comme l’un des plus anciens de Paris. Quelle est son histoire ?
Le Boxing Club de Neuilly est né en 1962 grâce à Philippe Filippi. À l’époque, la salle se situait sous l’ancien Théâtre de Neuilly et elle a accueilli tous les plus grands champions
du monde comme Sugar Ray Robinson, venu s’entraîner à Neuilly avant un match. Depuis 2013, nos entraînements se déroulent au Théâtre des Sablons. Nos 4 professeurs délivrent 7 cours par semaine d’1h30 à 2h pour des pratiquants de 12 à 75 ans. Le club ne pratique pas de compétition, mis à part au niveau universitaire et délivre des valeurs d’éducation et de transmission des techniques.
Comment se déroule un entraînement ?
Il commence par une arrivée à l’heure avec des règles de conduite précises délivrées dans notre charte du club. Le cours débute par un échauffement
(cardio, montée en rythme, échauffement des épaules, abdos, cordes…) pendant 20 minutes. Puis le professeur travaille la technique (position, défense, attaque, construction de séquences, coordination, travail sur l’intention…) avant de commencer un combat (libre ou avec des consignes).
Quels sont les projets du club ?
Plusieurs membres du club organisent une grande soirée de gala, le 29 juin prochain à Paris Descartes, intitulée “12 rounds contre le cancer”. Cet événement fédérateur avec des combats et un cocktail signé Thierry Marx, permettra de soutenir pour cette première édition, la lutte contre le cancer. En effet, les bénéfices seront reversés à la Fondation Paris Descartes pour mettre en place un essai clinique sur les détournements métaboliques des tumeurs. Nous sommes donc très investis dans ce combat et espérons obtenir le soutien du plus grand nombre.
www.fondation.parisdescartes.fr/lymphomes/
Chiffres
60 000 licenciés au sein de la FFBoxe dont 29 % de femmes
55% ont moins de 18 ans
950 clubs et écoles de boxe