Les téléspectateurs ont découvert M6 le 1er mars 1987. Surnommée « la petite chaîne qui monte », elle se hisse aujourd’hui à la seconde place des chaînes privées préférées des Français. Elle se distingue notamment par son avant-gardisme, en ayant diffusé pour la première fois la télé-réalité en France avec Loft Story, et bat régulièrement des records d’audience grâce à ses programmes à succès tels que Le Meilleur Pâtissier, L’amour est dans le pré, Top Chef, Zone Interdite, Enquête Exclusive ou encore Capital.
Chaque jour, 90 journalistes collaborent à l’élaboration des fameux 12.45 et 19.45, créés respectivement en 2006 puis en 2009. Là encore, M6 casse les codes et donne le ton dès le départ avec un format court, présenté debout et qui s’est doté, en septembre 2015, d’une technologie innovante avec l’intégration de la réalité augmentée.
Rigueur et dynamisme
Les journalistes disposent d’environ 5 heures pour préparer le 12.45 et moins de 9 heures pour le 19.45. Un emploi du temps minuté qui commence par la conférence de rédaction dès 7h30 pour l’édition de la mi-journée et 10h pour celle du soir. Une réunion qui permet de mettre en commun les grands titres et de distribuer les sujets. Les équipes peuvent être envoyées spécialement sur place en reportage ou travailler à la rédaction des sujets grâce aux images reçues des chaînes extérieures et internationales. M6 dispose de bureaux en province (Lille, Lyon, Marseille et Bordeaux) et de nombreux correspondants dans toute la France. L’assurance de couvrir au maximum l’actualité nationale. Tous les journalistes doivent savoir écrire, tourner et monter les sujets dans un temps très court, qu’il s’agisse d’actu chaude ou de sujets froids préparés à l’avance. Un savoir-faire complet qui assure à la chaîne une réactivité à toute épreuve. À l’approche du direct, la rédaction bouillonne et le rythme s’accélère. Tout doit être prêt à être diffusé, les ajustements s’assemblent jusqu’à la dernière seconde. Pendant ce temps, après avoir préparé ses textes, le présentateur se concentre en salle de maquillage avant le grand saut, celui du direct. Pour le 12.45, devant trois caméras mobiles dans un studio muni d’un fond vert, le présentateur est seul, relié à la régie par l’oreillette. Après environ 20 minutes d’antenne, l’équipe débriefe à chaud. Une adrénaline permanente qui reprendra dès le lendemain et qui, sans aucun doute, constitue le moteur de ces décrypteurs d’actualité.
Rencontre avec Nicolas de Tavernost, président du directoire de la chaine M6.
La chaîne M6 fête ses 30 ans cette année, quel bilan dressez-vous depuis sa création ?
À son démarrage, la chaîne avait peu de moyens et perdait de l’argent – 1 million de francs par jour la première année. Seul un tiers des foyers français nous recevait. Il a donc fallu construire le réseau et adapter la programmation. En 1992, il y a eu la faillite de la 5, puis nous avons été introduits en bourse en 1994. Nous avons grandi par étape, en créant de nouvelles chaînes : Paris Première, Série Club, Téva, W9, 6Ter puis le digital avec 6Play.
Quelle a été, et est encore, la stratégie de M6 pour s’imposer sur le marché télévisuel ?
Concevoir un programme qui convient au plus grand nombre. Nous avons toujours essayé d’être novateurs sur le marché, en anticipant à la fois les modes de consommation – nous avons été les premiers à installer le replay dès 2008 – et les programmes. Notre force repose sur l’originalité de nos émissions avec des thématiques fortes telles que la cuisine (Top Chef), les talents (Pop Star puis Nouvelle Star), et plus récemment l’aventure (The Island et A l’état sauvage). Nous avons également pour projet de produire des fictions plus longues, à l’image de Glacé. Cette politique innovante n’a de sens que si elle s’accorde avec une économie saine, en veillant à un équilibre économique pour continuer d’investir.
Pour quelles raisons M6 s’est-elle installée à Neuilly en 1996 ?
Avec l’accroissement du groupe, nous souhaitions déménager de Paris pour nous installer dans l’ouest parisien où se concentre un grand nombre de médias. Nous avons progressivement colonisé Neuilly. D’abord au 89 et au 107 avenue Charles de Gaulle, puis au 24 et au 46 rue Jacques Dulud et enfin au 114 avenue Charles de Gaulle. L’une des raisons de notre choix s’explique par la commodité des transports. C’est une localisation parfaite car le groupe se situe à la fois en ville en bénéficiant de tous les services de proximité, et à deux pas du Bois de Boulogne.
Qu’en est-il du rachat de RTL par le groupe M6 ?
RTL se rapproche de nous en s’installant à Neuilly. Nous sommes en procédure de négociation exclusive pour fusionner le pôle radio de RTL (avec RTL2 et Fun Radio) au sein du groupe M6. Nous devrions avoir une décision à la fin de ce premier semestre, avant la rentrée.